Précarité énergétique: causes, impacts et aides disponibles

La précarité énergétique désigne une situation dans laquelle un ménage éprouve des difficultés à payer ses factures d’énergie pour satisfaire ses besoins essentiels : chauffage, éclairage, eau chaude, etc. Elle est mesurée selon plusieurs critères, notamment :

• La part des revenus consacrée à l’énergie : si un ménage consacre plus de 8 % de ses revenus, il est considéré comme potentiellement en situation de précarité.
• Les retards de paiement et coupures : en 2023, 1 000 908 ménages ont subi une intervention d’un fournisseur d’énergie pour impayés, soit une augmentation de 3 % par rapport à l’année précédente.
• Les logements énergivores : les habitations mal isolées (étiquettes F et G) nécessitent une consommation excessive pour maintenir un confort minimal.

La précarité énergétique ne se limite pas à un problème financier : elle affecte également la santé et le bien-être des foyers concernés.

Le coût croissant des factures énergétiques oblige certains ménages à arbitrer entre énergie, alimentation, et autres dépenses de base. Cette situation a entraîné une augmentation des ménages en situation de privation matérielle : 14 % des foyers ont été concernés en 2022, un niveau record depuis 2013.

• 26 % des Français déclarent avoir souffert du froid au cours de l’hiver 2022-2023, souvent faute de moyens pour chauffer convenablement leur logement.
• 79 % des Français en précarité énergétique ont restreint leur consommation de chauffage pour éviter des factures trop élevées (+10 points par rapport à 2021).

Ces restrictions entraînent des conséquences sur la santé, notamment des maladies respiratoires ou des rhumatismes, en particulier chez les enfants et les personnes âgées.

Les prix de l’énergie ont connu une augmentation significative ces dernières années, aggravée par des tensions géopolitiques et une demande accrue. Cette hausse impacte particulièrement les ménages modestes, qui disposent d’un budget limité pour absorber ces coûts supplémentaires.

Les passoires thermiques, qui représentent près de 12 % des logements en France, nécessitent une consommation énergétique excessive. Ces habitations amplifient la situation de précarité énergétique, car elles sont coûteuses à chauffer et inefficaces sur le plan thermique.

Les foyers aux revenus modestes (premiers déciles de revenus) sont les plus touchés. Selon l’ONPE, 42 % des personnes ayant souffert du froid déclarent que la cause principale était financière.

Face à cette problématique, plusieurs dispositifs d’aides existent pour accompagner les ménages en difficulté et améliorer l’efficacité énergétique des logements.

Le Fonds de Solidarité Logement (FSL) est un dispositif essentiel pour soutenir les ménages en situation de précarité énergétique. En 2022, 121 977 ménages ont pu bénéficier de cette aide précieuse, principalement destinée à couvrir les factures d’énergie et à prévenir les coupures de fourniture d’électricité ou de gaz. Ce fonds joue un rôle clé dans la lutte contre la précarité énergétique en offrant un filet de sécurité aux foyers en difficulté, leur permettant ainsi de préserver un accès vital à l’énergie tout en favorisant leur maintien dans un logement décent.

Les aides pour la rénovation énergétique jouent un rôle clé dans la lutte contre la précarité énergétique et dans la transition écologique. Ces aides permettent aux ménages d’améliorer l’efficacité énergétique de leur logement tout en réduisant leur empreinte environnementale. Voici un aperçu des principaux dispositifs proposés par le gouvernement :

• MaPrimeRénov’ : lancée en 2020, cette aide est devenue un pilier central de la politique de rénovation énergétique. En 2023, plus de 71 600 ménages ont bénéficié de ce programme pour financer des travaux tels que l’isolation, le changement de système de chauffage ou l’installation d’équipements fonctionnant aux énergies renouvelables. Une attention particulière est portée aux foyers modestes et très modestes, qui peuvent recevoir des subventions plus importantes, favorisant ainsi une transition énergétique inclusive.
• Certificats d’économies d’énergie (CEE) : ce dispositif engage les fournisseurs d’énergie à financer des travaux de rénovation auprès des particuliers. Les CEE permettent notamment de prendre en charge des projets comme l’isolation des combles, des murs ou des planchers, ainsi que le remplacement d’équipements de chauffage énergivores par des solutions plus performantes et écologiques.

Ces initiatives ne se limitent pas à alléger le coût des travaux. Elles contribuent également à :

• Réduire les factures d’énergie : une meilleure isolation ou un chauffage performant diminue significativement les dépenses énergétiques.
• Améliorer le confort de vie : une habitation bien rénovée offre une température homogène et un environnement plus sain.
• Valoriser le patrimoine immobilier : un logement économe en énergie a une valeur accrue sur le marché.
• Participer à la transition écologique : en limitant les émissions de gaz à effet de serre, ces travaux soutiennent les objectifs environnementaux fixés par la France.

En 2022, le chèque énergie a été utilisé par 4,8 millions de ménages, représentant 82,6 % des bénéficiaires. Ce dispositif, conçu pour aider les foyers modestes à régler leurs dépenses énergétiques, s’avère particulièrement efficace en cas d’urgence, notamment pour prévenir les coupures d’énergie ou faire face à des factures imprévues. Il permet également de financer des travaux de rénovation énergétique, contribuant ainsi à une meilleure efficacité énergétique des logements et à une réduction durable des dépenses énergétiques des ménages.

La rénovation thermique des logements est l’un des leviers les plus efficaces pour lutter contre la précarité énergétique. Elle permet de réduire considérablement les dépenses liées aux factures énergétiques, tout en améliorant le confort et la qualité de vie des occupants. Après l’isolation, l’efficacité énergétique du logement dépend du choix du système de chauffage. Un appareil vétuste et énergivore alourdit les factures d’énergie, alors qu’un équipement moderne peut permettre des économies substantielles.

Les solutions performantes à privilégier :

• Pompes à chaleur (PAC) : ces systèmes utilisent l’énergie renouvelable (air, eau ou sol) pour chauffer le logement. Elles consomment peu d’électricité et offrent un excellent rendement, notamment les PAC air-eau ou géothermiques.
• Chaudières à condensation : contrairement aux anciennes chaudières, ces modèles récupèrent la chaleur des fumées de combustion pour chauffer l’eau. Elles consomment jusqu’à 30 % d’énergie en moins et sont adaptées aux logements déjà bien isolés.
• Poêles à granulés ou bois : ces appareils, écologiques et économiques, sont particulièrement efficaces pour chauffer les espaces de vie tout en utilisant une source d’énergie renouvelable.

Les ménages en difficulté peuvent bénéficier d’un accompagnement personnalisé grâce à des acteurs locaux tels que les conseillers France Rénov’. Ces professionnels offrent des diagnostics gratuits et des conseils adaptés à chaque situation, facilitant ainsi la mise en œuvre de travaux de rénovation énergétique. Leur mission est d’informer sur les aides financières disponibles, d’orienter vers des professionnels qualifiés et de proposer des solutions techniques appropriées pour améliorer la performance énergétique des logements. Cet accompagnement vise à réduire la précarité énergétique et à promouvoir des habitats plus économes en énergie.

La lutte contre la précarité énergétique nécessite une mobilisation collective. Les citoyens, les associations, les entreprises et l’État doivent travailler main dans la main pour améliorer les conditions de vie des ménages les plus vulnérables.

Si vous êtes concerné, plusieurs actions peuvent être entreprises dès aujourd’hui :

• Demander un diagnostic énergétique gratuit pour identifier les travaux prioritaires.
• Faire appel aux aides existantes comme MaPrimeRénov’ ou le chèque énergie.
• Sensibiliser votre entourage à l’importance de l’efficacité énergétique.